Lordon a écrit un nouveau truc. Wouhou ! Le seul problème, c’est que ce n’est pas franchement du Stephen King.
N.B : Les médias = médias mainstream.
Frédérique Lordon a donc sorti un nouveau texte sur son blog du Monde Diplomatique il y a deux semaines sur la responsabilité des médias dans la débâcle politique (Brexit, Trump, Fillon, etc.). Comme d’habitude le fond (post-vérité VS post-politique) est aussi brillant que la forme est pénible. Attention, ce n’est pas si dur à comprendre (croyez-moi, il ne m’en faut pas beaucoup pour que je ne comprenne rien), c’est juste que c’est chiant à lire. Je vais donc essayer de résumer ce que j’ai compris en y mettant des formes à ma portée.
The Walking Dead
Lordonou compare les médias à un journalisme qui essaie encore d’avancer malgré son obsolescence programmée. Je suppose qu’il doit se voir comme Rick prêt à armer l’arbalète qu’il a piquée à Daryl. Pauvres zombies, ils n’ont aucune conscience de leur condition. Mais le Lordon veille !
Bubble
Frédo enchaîne en dénonçant le fait très vrai et très enfonçage de porte ouverte que les médias vivent dans leur bulle et qu’ils n’ont aucune conscience réelle de ce qui se passe hors du prisme de leur rédaction. Mais il dénonce aussi le fait que la prise de conscience récente (merci Brexit, merci Trump) que les médias ont eue de leur bulle ne va en rien changer leurs habitudes. Ils auront beau envoyer 15 000 pigistes sous-payés enquêter dans ces peuplades reculées qui ne pensent pas comme eux, cela ne changera pas grand-chose. Qu’au fond, c’est pas eux qui merdent, c’est les autres qui sont cons. D’où cette fameuse notion de post-vérité…
Mais heu !
Car si le dictionnaire d’Oxford a choisi « post-vérité » comme son mot de l’année, c’est bien parce que les médias nous l’ont rabâché. Et cette notion pourrait se résumer à :
« Ouin ouin ! C’est la faute aux gens qui ne croient plus à la vérité vraie (celle qu’on leur donne à coup de fact-checking dans la gueule) et qu’ils préfèrent tout croire qu’est-ce que leurs potes fachos de Facebook leur disent ! Ouin ouin ! »
En gros, Freddy le Lordon pointe cette hypocrisie du doigt, car au lieu de crier au loup en disant « c’est un fait, il est dangereux ! », les médias feraient mieux de chercher à comprendre ce qui a attiré le loup en premier lieu. Mais pour ça, il faudrait encore en avoir une réelle envie.
Trevor Noah essayant de donner de pistes aux médias
Neutralité, mon cul !
En effet, si l’on se mettait à la place des médias, nous pourrions affirmer que nous avons un peu perdu le deuxième « I » de nos opinions. Et ça, ça ne lui plait pas à tonton Fred. Et c’est ce qu’il appelle le « post-politique« . Il estime qu’au nom de la »réalité », les médias rejettent maintenant toute forme d’idéologie, ce qu’il trouve très très con et très très de mauvaise fois. Car en fait, les médias ont choisi un camp, celui des évidences toutes faites face à la complexité et cela va complètement dans le sens de la pensée droitière qui nous gouverne depuis un bon paquet de temps. Mais ce qui est cool, c’est que Lordon voit en cela la promesse d’une mort future des médias mainstream.
Requiescat in pace
À force de haïr ce qu’il y a à sa gauche (« extrême gauche », « gauche radicale » ou « gauche de la gauche ») et de relayer tout ce que font les extrêmes droites nationales et internationales en les dénonçant sans vouloir les comprendre, les médias trouvent de moins en moins de cerveaux à bouffer et sans réelle remise en question point de salut. Donc, point de salut… Pour un peu que les zombies arrêtent de sortir de leur cercueil, ils s’autodétruiront et nous ne les regretterons pas. Frédéric Lordon encore moins, il crache déjà sur leur tombe.
En bonus une vidéo du Stagirite qui résume aussi l’article de manière bien plus sérieuse
Je le trouve pas à chier cet article… mais la traduction en français « dans ta gueule » a tellement tordu le baton dans l’autre sens du Lordon que ça n’en ai guère plus facile à lire… Lost in translation!
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Merci pour ton commentaire !
Je comprends, d’où le lien vers la vidéo du Stagirite qui offre un bon compromis, à mon sens…
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