Quoi de mieux que de se réjouir de la destruction d’un monde ? Se réjouir de la disparition de 3 mondes, pardi !
1. La fin du monde de l’homme blanc
C’est la prophétie dans l’air du temps qui tente de justifier à elle seule le Brexit, Trump et la progression de la fachosphère : le dernier sursaut de l’homme blanc. Car, même s’il y a encore beaucoup (beaucoup !) de boulot, nous vivons dans une société bien plus progressiste. Nous sommes passés d’une société raciste et antisémite à une société où ces deux mots sont devenus des insultes pour la plupart des gens. Les femmes de la génération Y ont plus de droits que celles des générations précédentes. La communauté LGBTQ+ est de plus en plus reconnue et entendue. La presse est bien plus libre. Le capitalisme fait de moins en moins rêver. Etc.
En gros, nous vivons dans un monde que les résidus de mâles conservateurs blancs hétérosexuels tentent de combattre depuis le 19e siècle. Normal, c’est grâce à toutes ces discriminations qu’ils ont étendu leur pouvoir (esclavagisme, sexisme, fondamentalisme religieux, etc.). Je comprends donc qu’ils s’accrochent de toutes leurs forces aux restes de toutes ces valeurs pourrissantes qui ont construit leurs privilèges. Mais je comprends aussi pourquoi je saute de joie à pieds joints sur leurs phalanges. Ce sera la fin de leur monde et enfin le début du nôtre.
2. La fin du monde du travail
Le revenu universel est devenu suffisamment envisageable maintenant que même la droite s’y intéresse (ou du moins Valls). Et, bien que ce soit essentiellement un nouveau moyen de réduire les minimas sociaux et que je lui préférerais toujours le salaire à vie, cela montre à quel point le travail est destiné à disparaître. De par par sa robotisation, de par la multiplication du microtravail, de par sa dévalorisation, etc. Nous entrons dans une ère où le travail ne veut plus rien dire. Et c’est marrant, mais ça ne me donne pas particulièrement envie de pleurer.
Parce qu’un truc m’a toujours chagriné : la confusion entre travail et salariat. Une femme au foyer ? C’est pas du travail ! Les répétitions dans le spectacle vivant ? C’est pas du travail ! Les recherches d’un journaliste ? c’est pas du travail ! La correction des copies ? C’est pas du travail ! Le bénévolat ? C’est pas du travail ! Le salaire n’est qu’une manière d’évaluer notre droit d’exister non pas en fonction de nos capacités, mais en fonction de ce qu’on rapporte. Crève, salariat.
3. La fin du monde de la classe moyenne
Bon, ça, ce n’est pas nouveau, on nous annonce cette apocalypse depuis longtemps et la prophétie se réalise peu à peu. 50 % de la population française gagne entre 1500 et 4500 euros par mois, mais il y a évidemment plus de monde du côté des 1500 que de celui des 4500. Or, si 30 ans plus tôt on était les rois du pétrole avec l’équivalent de 2000 euros par mois, il est maintenant de plus en plus difficile ne serait-ce que de se loger avec le même salaire. Pour rappel, le seuil de pauvreté est atteint avec 1 000 euros de revenu mensuel après impôts et prestations sociales. Pourtant, même ceux qui gagnent le double galèrent actuellement.
Du coup, il n’y a pas vraiment de raisons de se réjouir de cette fin-là contrairement à ce qui est annoncé dans mon prostitu-titre. Effectivement, à moins d’espérer que du pire émergera le meilleur. D’espérer que la jeunesse continuera de se battre contre cet avenir dégueulasse que leur ont préparé tous ces darons que les trente glorieuses ont épargnés et qui continuent de nous diriger. D’espérer que la classe moyenne, réalisant enfin qu’elle fait partie maintenant d’une seule et même classe laborieuse, se joindra aux luttes plutôt que de croire qu’elle est prise en otage. À moins d’espérer tout ça, donc, il n’y a pas vraiment de quoi faire son twerk de la joie.
Commentez et partagez si vous trouvez que ça en vaut la peine. Et si vous trouvez que j’écris de la merde, expliquez-moi pourquoi, ça m’améliorera.
Bah vi… https://www.youtube.com/watch?v=rnu9e1ft5qw
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Merci. Très bonne vidéo de Datagueule (pléonasme ?).
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