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Jon Stewart à incarné le meilleur de la « political comedy » au sein du Daily Show pendant 16 ans. Voici son héritage.

La recette classique des « late-night talk show » aux États-Unis : un programme télé tardif contenant une intro sous forme de monologue, quelques sketchs, des invités, un groupe live et un gars hors-champs qui fait des commentaires à la con. En 1999, Jon Stewart a dynamité ce format avec son Daily Show et y a insufflé une âme revendicatrice et progressiste. Il a arrêté en 2015, mais influencé toute une génération.

1. The Daily Show with Trevor Noah

Le remplaçant de Jon Stewart s’efforce depuis bientôt deux saisons à reprendre le flambeau de son illustre prédécesseur et, malgré le dédain douteux des anciens fans du show, il assure grave. Élection présidentielle oblige, Trévor Noah s’est révélé être de plus en plus combatif et politisé. D’autant qu’il est le seul jeune noir (32 ans !) actuellement à la tête d’une émission de ce genre et de cette ampleur. Nous avons peut-être perdu en drôlerie ce que nous avons gagné en profondeur. Il apporte une rare intelligence au genre et c’est en cela qu’il est au moins l’égal de ce bon vieux Jon Stewart.

2. The Late Show with Stephen Colbert

L’intervenant le plus célèbre du Daily Show entame la deuxième saison du Late Show après 9 ans de succès avec son Colbert Report. Lui aussi remplace une des plus grandes figures du genre : David Letterman. Colbert est le pendant de Trevor Noah, ce qu’on perd en finesse combative, on le gagne en talent de comédien et en punchline. Colbert est d’une précision redoutable, autant dans son corps que dans son habilité à sniper le politique. Malgré des interviews très « promo » propres aux late shows classiques, ses monologues d’intro restent la référence absolue de la « political comedy ».

3. Full Frontal with Samantha Bee

Après onze ans de bons et loyaux services, la seule femme présente à l’écran du Daily Show obtient sa propre émission. Et c’est le carnage. Le bon carnage. Féministe revendiquée, son show est une succession de claques dans la gueule de tous les conservateurs. Elle a érigé l’insulte absurde au rang d’art ultime de la description (dernière en date pour nommer Donald Trump : « a leacky whoopee cushion full of expired cottage cheese » soit « un coussin péteur qui fuie plein de fromage blanc périmé »). Bien que se complaisant un peu trop dans le même registre, Samantha Bee est un exutoire violent et salvateur.

4. Last Week Tonight with John Oliver

Peut-être l’un des transfuges les plus connus du Daily Show de par chez nous (il a déjà au moins deux copycat français : Kevin Razy et Cyrus North), John Oliver est sûrement l’anglais le plus apprécié des États-Unis. C’est aussi le seul poulain de Jon Stewart à avoir créé un format original. Depuis 2014, il assure dans son émission 30 minutes de monologue ininterrompu, dont 20 minutes sur un sujet sociétal. Il réussit toujours à transformer des sujets arides (économie, politique, international, etc.) en spectacle hilarant, instructif et dénonciateur. Une prouesse inégalée dans ce format.

5. Late Night with Seth Meyers

Bien qu’il soit le seul de cette liste à n’avoir aucun lien avec le Daily Show, il est considéré par certains comme le réel successeur de Jon Stewart. Pas si étonnant venant d’un homme qui a écrit et animé le segment politique du Saturday Night Live (Weekend Update) pendant 12 ans. Après deux saisons à chercher une vraie tonalité — remplacer le falot Fallon ne devait pas être évident — il a réussi à s’imposer grâce à sa rubrique « A Closer Look ». Il y livre l’analyse critique et drolatique d’une actualité politique sur le ton distant et amusé qui le caractérise. Pas à se taper le cul par terre, mais brillamment sympathique.

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