Ou comment un crime de haine se transforme en crime raciste à travers le prisme biaisé des médias français.
Un blanc déficient torturé par quatre noirs à Chicago… La majorité des médias français a parlé d’un acte « raciste » et ruiné une fois de plus des années de pédagogie pour expliquer que le racisme anti-blanc n’existe pas ou, du moins, qu’il n’est pas systémique comme quasiment tous les racismes.
Le racisme anti-blanc est une chimère

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Les quatre noirs qui ont agressé et torturé le blanc déficient se sont filmés et ont diffusé leurs méfaits en live sur Facebook. Ils traitent leur victime de « sale blanc » et feraient cela en réaction à l’élection du whity white suprême (« Fuck Trump »). Alors, crime raciste ou crime de haine ? Ou juste la misère sociale et ses dérives criminelles ?
Tentons seulement de répondre à la première question, puisque c’est la seule qui semble vraiment intéresser les médias afin d’éviter vertueusement de tomber dans la « culture de l’excuse ».
Tout crime raciste est un crime de haine, tout crime de haine n’est pas forcément raciste.
Petit rappel résumé du Petit Robert :
[le racisme est une] « Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe certaines races supérieures qu’il faut préserver de tout croisement et qui sont destinées à dominer les autres. »
Or si être raciste, c’est estimer qu’une race est inférieure, les blancs n’ont jamais été considérés comme tels. Les blancs font tellement partie de la classe dominante depuis des millénaires qu’il ne viendrait à personne l’idée de se dire « Nous voulons exterminer toutes la race blanche au nom de la pureté de la race x, y ou z ». L’idée de la supériorité de la race blanche est si encrée que, à l’instar du patriarcat, nous l’avons intériorisée depuis belle lurette. D’où la difficulté de combattre le racisme et le sexisme sans parler des autres « ismes ». Ainsi, lorsqu’un racisé traite un caucasien de « sale blanc », on n’est pas franchement au niveau de l’idéologie suprémaciste ou de Kev Adams.
Crime raciste V.S crime de haine
Alors pourquoi un fait divers tel que celui qui a été révélé vendredi est-il passé de crime de haine (hate crime) à crime raciste dans les médias français ?
Que ce soit avec des guillemets dans 20 Minutes, Le Parisien, L’Express, Libération ou pas dans Valeurs Actuelles, L’Obs, France Inter (à partie de 9’58 »), ils s’en sont donné à cœur joie (je n’ai pas trouvé d’article sur ce sujet dans Le Monde). Le parisien va même jusqu’à traduire Obama pour que ça colle avec leur propos. On passe de
« Whether it’s tensions between police and communities, hate crimes of the despicable sort that has just now recently surfaced on Facebook. »
à
« Que ce soient des tensions entre la police et les minorités, des crimes racistes aussi abjects que ce que nous venons juste de voir apparaître sur Facebook ».
Facilité de traduction ? Coquetterie stylistique ?
Il est simplement plus évident de tout niveler (sale blanc ou sale noir, c’est pareil) que de remettre en cause une vision limitée de la réalité. Et pis c’est compliqué. Et pis si y faut expliquer à chaque fois. Et pis un crime c’est un crime…
Double standard

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Grâce à ce traitement médiatique, nous avons droit à un double standard inversé. Pas mal. Si d’habitude on ne représente pas les minorités (qui sont toujours trop ceci ou pas assez cela) de la même façon que les blancs, ici, par la magie du « ça nous arrange bien », haïr les blancs devient équivalent à haïr les noirs (musulmans, roms, juifs, etc.). On recherche l’égalité où on peut, hein.
Mais ce que cela révèle aussi, c’est qu’ici comme là-bas, un seul crime des minorités efface tous ceux de la majorité. Double standard classique. 20/20. Car aussi odieux soit-il, ce crime a défrayé la chronique par son innovation (Facebook) et par ses protagonistes. Il n’est vraiment pas sûr que cela aurait eu une telle couverture si le crime avait été commis par des blancs, bien qu’original, cela aurait été un nouveau crime raciste de plus. Banal. Mais des noirs ! Alors là, tout le monde peut enfin s’offusquer et crier en chœur au crime raciste, de la gôche à l’extrême droite. Avec ou sans guillemets.