Après la chute de l’astéroïde V42-X-58V dans l’océan pacifique et la vague de destruction côtière inhérente à son impact, les chercheurs ont pu enfin analyser son noyau. Ils y ont découvert la première forme de vie exobiologique complexe. Cette découverte s’apprête à révolutionner l’humanité dans son intégralité. Très peu d’informations ont été données par les départements de recherche à l’heure actuelle. L’U.I.R (United International Research) a promis des résultats dans les jours prochains.

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— Non, mais tu as vu comment ils se la pètent les Français. Heureusement que le merdier est tombé dans nos eaux territoriales, sinon il aurait fallu se les cogner pendant tout le protocole.

Jason reprend des frites et pousse son plateau jusqu’aux desserts sous le regard désabusé de son collègue.

— Cool ! Des myrtilles !

Après avoir payé leur repas, les deux chercheurs américains s’assoient à une table et sourient poliment aux Russes qui s’y trouvent déjà. Jason reprend sa conversation.

— Et tu en penses quoi, toi, de Mary ? J’ai l’impression qu’elle ne peut pas trop me blairer…

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Les premières révélations de l’U.I.R ont fait trembler la communauté internationale. Il semblerait que non content d’être extrêmement complexe, l’organisme vivant découvert serait pourvu de plusieurs organes et membres proches des morphologies terriennes. Cela a créé un vent de panique sans précédent au sein de plusieurs communautés religieuses. Le pape lui-même s’apprête à réunir un concile afin de déterminer le point de vue de l’église sur cette découverte.

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Jason pénètre nonchalamment dans le laboratoire, il ne veut pas que Mary pense qu’il est aux aguets. Elle cesse d’étudier son échantillon et se tourne vers son collègue qui vient la visiter pour la cinquième fois cette matinée. Elle le regarde et attend patiemment qu’il ouvre la bouche. Il s’exécute sans empressement.

— Alors, ça a donné quoi ?

— Ben, il a bien trois doigts…

— Et toujours au niveau de la bouche, donc.

— Oui, bien qu’on ne sache toujours pas si c’est réellement une bouche.

— Mais on est sûr que c’est trois doigts.

— Ça, oui.

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Les représentants des 193 états membres de l’ONU, dont plus de cent chefs d’État, se sont rassemblés hier pour un congrès extraordinaire. Malgré une large majorité consensuelle concernant le partage secret des recherches sur l’entité exobiologique, trois pays ont utilisé leur droit de véto. Le premier fut la Russie qui estime qu’il faut détruire l’astéroïde et son contenu, car il représente une menace venue d’un extérieur non maîtrisé, le deuxième fut les États-Unis qui considèrent qu’ils n’ont pas à partager gratuitement des connaissances qui leur appartiennent et, enfin, la Corée du Nord pour des raisons qu’ils n’ont pas voulu donner.

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— Bon, en résumé, ça ressemble pour l’instant à une espèce de flaque de vomi avec un trou d’où sortent trois fois trois phalanges.

— Mais il est tout pété cet extraterrestre ! Comment je vais expliquer ça moi, c’est quand même pas de bol… Puis cette image est vraiment dégueulasse. Même avec beaucoup de Photoshop, tout le monde va grave flipper.

Jason se gratte la tête, il ne sait pas quelle solution proposer au porte-parole de l’U.I.R. venu le retrouver dans le laboratoire. Mary observe les deux hommes avec effarement. Elle secoue la tête et se tourne vers l’écran où est affichée l’image. Elle appuie sur Ctrl + C, va sur le site officiel de l’U.I.R. et crée un nouvel article intitulé « Here it is ! ». Jason et le porte-parole réalisent soudainement ce qu’elle fait.

— Mais qu’est-ce que tu…

Elle appuie sur Ctrl + V et « publier article ». Elle regarde les deux hommes avec un grand sourire innocent.

— Oups…

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