En attendant, j’en rajoute une couche à l’intention de ceux qui veulent s’abstenir depuis leur canapé sans se préoccuper des conséquences.
Cet article et celui de la semaine dernière s’adressent à ceux qui, soit par posture idéologique, soit par goût de la politique du pire, hurlent à l’abstention sans réelle envie de poursuivre la lutte dans la rue ou sans réelle prise de conscience de l’impact immédiat du résultat sur les minorités… Mais je tiens à préciser qu’il est parfaitement cohérent et justifié que ceux qui se battent depuis des années et des années, sont de toutes les luttes sociales et le seront encore jusqu’à ce qu’ils crèvent votent blanc, nul ou s’abstiennent.
En ce qui me concerne, j’ai fait un calcul très simple :
- Soit tu t’abstiens (ou vote blanc ou nul) et Macron passe : tu resteras pure et tu iras te battre.
- Soit tu t’abstiens et LP passe : les minorités se feront défoncer, tu te feras dégueuler dessus et tu iras te battre.
- Soit tu votes contre LP et Macron passe : tu te laveras les mains et tu iras te battre.
- Soit tu votes contre LP et LP passe : les minorités se feront défoncer, tu vomiras la conscience tranquille et tu iras te battre.
Dans tous les cas, il faudra se battre, alors pourquoi risquer la tranquillité de sa conscience (amen) et risquer de se faire gerber dessus au nom d’une pureté idéologique (amen) ?
Aller voter contre LP ou s’abstenir n’aura aucune conséquence sur nos luttes futures, alors à quoi bon voter ? Pour les raisons évoquées plus haut, j’ai plutôt envie de répondre : alors à quoi bon s’abstenir ? Tant que nous vivons sous notre démocratie actuelle, l’État ne prendra jamais en compte ni l’abstention ni le vote blanc ou nul. J’aurai beau hurler, le 8 mai sera soit patrie, soit patron. Je ne peux donc que subir leur règle du jeu et limiter les dégâts.
Et arrêtons de compter sur Macron pour qu’il convainque les abstentionnistes. Cette espèce de Ken néo-libéral n’y arrivera sûrement pas et on s’en fout. Même en promettant sa lune, il ne parviendra pas à changer l’avis de ceux qui ont déjà décidé de ne pas aller voter. Et les flippés comme moi voteront pour lui quoiqu’il arrive. Quant aux hésitants, qu’ils aillent se faire cuire le cul. S’il faut les prendre par la main en leur donnant la becquée pour qu’ils aient une quelconque conscience en cas de crise, qu’ils croupissent dans leur fange infantile.
Au final, n’oublions pas que nous devrons tous nous retrouver (vote flippé, blanc, nul ou abstentionniste) pour lutter ensemble contre l’une des deux pestilences qui nous gouvernera.