Overrated #4 : Conan le Barbare (1982) Part. 2.1

Elle est énôôôôrme

Elle est énôôôôôrme !

Un film de facho qui n’a même pas l’excuse d’être un bon film de genre. Pire que 300 qui, lui, avait au moins des acteurs crédibles et de bonnes chorégraphies. C’est dire…

Après s’être intéressé à l’adaptation puante, on s’attaque maintenant à une partie de la réalisation (chorégraphie et montage/découpage). Et ce n’est franchement pas terrible…

L’illusion cinématographique

  • Chorégraphie :
Bouclette sur son rocher.jpg

Perché sur son rocher, Bouclette musclée annonce l’attaque du village. Ridicu… euh… pardon… épique !

La fameuse attaque du village est bien représentative de la nullité des combats. Un coup d’épée en l’air et bam ! un mec tombe au sol en hurlant. Un coup de masse au-dessus de la tête d’un figurant et cut ! ce dernier fait une roulade sous une hutte. Le père du héros se prend un coup de hache dans le dos et hop ! Elle disparaît dans le plan d’après. Les coups sont mous et rebondissent sur chacune des peaux de bête des cascadeurs. Mise à part la scène de Valéria citée plus haut, toutes les autres scènes de combats du film sont du même acabit.

En vrac : les méchants attendent gentiment de se faire occire par les gentils afin de pouvoir déclencher leur poche à sang (ça marche aussi dans l’autre sens) ; un coup peut lacérer un gars sur toute sa longueur tandis qu’une autre fois, ce même coup ne fera que caresser une chemise, peu importe, les conséquences seront les mêmes : le figurant hurlera à la mort en faisant des cabrioles ; la quasi-totalité des mouvements d’épée impressionnants est faite hors combat et se trouve, donc, être purement ornementale (cela s’appelle de l’esbroufe, je crois…).

Les seuls moments où Coco brandit bien l’épée c’est quand il ne se bat pas avec. Revoir son apprentissage ridicule du sabre par un maître Mongol pour s’en convaincre.

Fallait pas se moquer.jpg

Puisque le maître d’armes est un genre de Mongol, on a qu’à lui faire faire du Kung Fu !

Alors tout ça passe quand, comme moi, on est facilement séduit par deux ou trois gerbes de sang random et un peu cheap (il y en a très peu dans l’attaque du village et ça dégouline dans les dernières batailles du film), mais avec tout le pognon qu’il avait, Milius aurait quand même pu soigner un peu plus cet aspect et engager un bon chorégraphe. Mais bon, dans l’inconscient collectif, Conan le Barbare reste encore maintenant le précurseur des combats épiques. Mouais…

  • Montage/découpage :

En ce qui concerne cet aspect, n’étant ni réalisateur ni monteur, je ne peux que me baser sur un ressenti global et les quelques notions que je crois avoir.

Premier exemple : je trouve la séquence du combat contre le serpent particulièrement confuse. Durant cette scène, très peu de plans excèdent les deux secondes (mis à part celui sur la nana à poil prête au sacrifice…). Par exemple, au lieu de faire un plan sur Subotaï qui se baisse pour attraper une arme au sol et la lancer vers Conan et un autre plan sur Conan la recevant et décapitant le serpent, il va y en avoir quatre : Subotaï se baisse pour prendre l’arme – cut – Conan se débat – cut – Subotaï est debout (fuck le raccord mouvement) et lance l’arme à Conan – Conan récupère l’arme et tranche la tête du serpent. Alors que jusque là, le montage était assez fluide (les protagonistes s’incrustent dans la maison pendant un rite sacrificiel, se séparent, découvre le diamant), tout s’accélère soudainement comme pour dynamiser maladroitement le seul moment qui n’en avait pas vraiment besoin… Du coup, et cela m’est arrivé plusieurs fois pendant le visionnage, j’ai la sensation d’assister à un slapstick complètement incongru.

Deuxième exemple : la première scène romantique entre Conan et son intérêt amoureux (Valéria) du point de vue du héros lui-même.

  1. Je te caresse la main avec un diamant et je te regarde avec mes yeux qui sentent le cul. (séquence)
  2. Je te désape tendrement. (séquence)
  3. On baise. On baise. On baise. Ton visage exprime bien le plaisir énôôôrme que tu prends sous mon corps en action. (séquence)
  4. On boit un coup en rigolant. (1 plan)
  5. On mange du poulet en rigolant. (1 plan)Wait ! What 1.jpg
  6. Tu me prends dans tes bras comme si tu avais peur de me perdre. (dernier plan)Wait ! What 2.jpg

Wait ! What !? On n’était pas en train de bâfrer du poulet la seconde d’avant ? Il s’est passé quoi entre les deux plans ? Tu as soudainement réalisé que le fait de baiser et boire du pinard était le plus beau cadeau qu’un homme pouvait te faire ? À moins que ce soit pour le diamant… Boarf, après tout, on s’en fout, ça suffira sûrement à expliquer pourquoi tu mets ta vie en danger pour moi jusqu’à la fin du film…

Troisième exemple : la dernière confrontation entre le méchant et Conan, toujours du point de vue du héros lui-même.

  1. Je vais enfin te tuer méchant noir ! Tu as tué maman, tué mon Intérêt amoureux, massacré mon village, m’as mis en esclavage et, surtout, tué papa et volé sa bi… euh.. son épée ! (1 plan)De la grande réal 1.jpg
  2. Mais c’est moi ton père, bla bla bla, c’est moi qui ai créé l’abruti fini que tu es maintenant, bla bla bla ! (1 plan)De la grande réal 2.jpg
  3. Noooooooon ! Ça change tout alors ! (1 plan)De la grande réal 3.jpg

Il est à noter que ces trois plans se succèdent tels quels. Il n’y a aucune transition entre l’expression de Schwarzie dans le premier plan et celle qu’il affiche dans le troisième plan. Cela aurait été quand même bien plus cohérent qu’il coupe la tête du grand méchant avant même qu’il ait fini son speech, mais non…

Cela ne parlera pas à grand monde, mais comme je le disais récemment à un ami fan du film, le montage et le découpage de Conan me rappellent ceux des films d’horreur italienne des années 70 : souvent décousus et parfois incohérents.

Et parce que la connerie, c’est passionnant, je vous donne rendez-vous mercredi prochain pour les autres aspects problématiques de la réalisation (direction d’acteur, son et même musique…).

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Une réflexion sur “Overrated #4 : Conan le Barbare (1982) Part. 2.1

  1. Pingback: Billet d’humeur noire – Coco Pop

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