Salut Internet !
J’aime bien les taupes. Elles réussissent toujours à s’immiscer en douce chez toi sans que tu y fasses gaffe pour foutre en l’air ton gazon tout bien coupé. Par la même, je suis admiratif de ceux qui arrivent à utiliser un média populaire en se servant de ses règles pour mieux s’en affranchir. YouTube n’a qu’à bien se tenir…
La Philosophie dans le boudoir a été une révélation pour moi, pas vraiment à cause de ses scènes de cul tellement hardcores que j’en ai encore des visions d’horreur, mais pour son texte Français, encore un effort si vous voulez être républicains qu’il insère sans aucun préambule vers la fin du récit. Ainsi, au milieu de deux coïts dégueulasses entrecoupés de conversations philosophiques, Sade impose sa vision de ce que devrait être une république, soit : fuck la religion, fuck les lois et baise obligatoire. Au-delà des limites (parfois vraiment limites…) de sa réflexion, c’est la manière qu’il a de te cueillir à un moment où tu ne t’y attends pas qui m’a vraiment plu. Un peu comme si le manifeste du parti communiste se retrouvait en page centrale d’un Playboy.
Si la méthode peut être sujette à débat, la volonté de se servir d’un appât pour diffuser ses idées me parait tout à fait légitime. La publicité ne fait rien d’autre, alors pourquoi ne pas utiliser les mêmes ressorts pour parler de la société qu’on veut et non de celle qu’on nous impose ? Faire de la propagande, quoi ! Bon, je vous accorde que cela reste assez unilatéral…
Pourtant, des exemples d’utilisations des codes du divertissement populaire pour parler de choses complexes, il y’en a de plus en plus sur les plateformes de partage de vidéos françaises. Mais si beaucoup font maintenant de la très bonne vulgarisation (e-Penser, Dirty Biology, Le Psylab, Nota Bene, etc.) très peu s’en servent pour défendre un point de vue sociologique, politique, voir – horreur ! – militant. Quelques exceptions existent (Ginger Force et ses pavés dans la marre, Usul et ses chers contemporains, Doxa, La tronche en biais, voir même Bonjour tristesse), mais elles sont encore loin d’être légion.
J’attends encore de voir celle ou celui qui réussira à mettre autant d’énergie et de bagout qu’un Antoine Daniel pour parler de luttes, d’anticapitalisme et de féminisme. Incompatible ? Pas sûr, Mathieu Sommet essaie à son niveau, bien que je ne sois pas sûr qu’il en fera un jour son sujet principal…
À demain ?