Billet d’humeur noire

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J’allais continuer d’écrire à reculons la suite de l’Overrated consacré à Conan le Barbare quand je réalisai tout à coup que cela m’emmerdait au plus haut point. Je n’en pouvais plus de ce sujet qui m’a pris des heures de visionnages, de prises de notes, d’organisation de chapitres, de choix de photos et de conclusions écrites. Déjà, lors de la rédaction de la « deuxième » partie, j’ai eu l’impression d’être obligé de finir un plat d’endive cuite sous le regard inquisiteur de mes parents. Et tout ça pour quoi ? Pour aller jusqu’au bout de la chose entamée ? Pour ma santé ? Pour plaire à mes parents décédés ?

Je ne dis pas que j’abandonne, mais il faut bien avouer que mon échec relatif à trouver un public pour ce blog au bout de six mois de publications trihebdomadaires (une nouvelle chaque lundi, un article chaque mercredi et une revue du web chaque vendredi) y est pour quelque chose. Cela s’appelle, je crois, la motivation. Si, depuis le début, je sais que la route est longue et qu’on ne la parcourt jamais assez vite, la motivation, quant à elle, ne se trouve pas sous le sabot du cheval que l’on chevauche contre les vents et les marais de nos espoirs fracassés.

J’ai franchement l’impression que le violon commence à déborder… Ce n’est pas grave en soi et cela fait, malheureusement, toujours partie de mon processus créatif, mais il est vrai qu’une création, quelle qu’elle soit, ne reste qu’une bouteille vide à la dérive tant qu’elle n’est pas lue, vue ou entendue. C’est bien ce qui fait que notre profession ne peut pas rentrer dans le cadre global du travail tel que le conçoit, par exemple, notre nouveau président : le « quand on veut, on peut » si cher à ceux qui ont toujours pu sans rien vouloir. On peut passer sa vie à travailler et ne jamais rien gagner, puisque notre pain dépend uniquement de l’attention des autres. Notre force de travail est inutile au patron sauf pour lui servir la soupe.

Il y a bien sûr toujours le rêve romantique de ceux qui ne pratiquent pas ou des prétentieux croyant ou criant à l’artiste maudit et incompris, mais cela n’existe pas. Ceux que j’ai connus, soit ils crèvent sans réseau soit ils vivent en travaillant pour les autres. Je n’ai connu personne qui ait réussi à vivre de sa création personnelle. Une troupe, un groupe, une association, oui ; un individu, non. Je sais évidemment que cela existe, hein, je les vois moi aussi sur internet, à la télé, ou les entends à la radio, mais je ne les connais pas, or, et c’est là que c’est assez désespérant, ils se connaissent tous entre eux. Causes ou conséquences ?

On s’en fout. Le clientélisme, le favoritisme, le népotisme et le pistonnage font partie de ce métier. Ce serait comme reprocher à un metteur en scène de privilégier les acteurs qu’il connait et apprécie à de parfaits inconnus aussi géniaux soient-ils potentiellement. Non, une « carrière » d’artiste, ou de qui que ce soit d’ailleurs, ne se fait qu’en fonction du réseau. Et un réseau cela peut s’acquérir facilement lorsqu’on est en phase d’étude (camarades, profs, école), mais plus tard cela devient difficile et prend beaucoup plus de temps (je m’excuse platement pour cette porte ouverte que je viens d’enfoncer impunément). Et lorsque, comme moi, on a la versatilité d’une perruche sous coke, on n’est pas loin d’établir le nouveau record de Sisyphe…

Bon, tout cela à l’air bien aigri et je m’en excuse, d’autant que je déteste cela chez les autres, mais j’avais envie, pour la première fois, d’écrire un vrai billet de blog ; du genre où on parle de son cul seul au milieu des autres. Je voulais chouiner et décharger mon humeur (au sens vieilli du terme). Ça fait du bien.

Et des bises.

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2 réflexions sur “Billet d’humeur noire

  1. moi ça me plait quand tu parles de ton cul 🙂
    cet échec m’intéresse plus à lire que ta potentielle réussite au sujet de Conan.
    Pour moi tu as fait de cet échec une réussite \o/

    Aimé par 1 personne

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