
Assises à la terrasse d’un bar, deux jeunes femmes discutent autour d’un café et d’une bière.

Assises à la terrasse d’un bar, deux jeunes femmes discutent autour d’un café et d’une bière.
J’étais retourné voir cette voyante parce qu’elle m’avait déjà prédit que j’allais rencontrer l’amour et c’était presque arrivé. Justine avait répondu à mon troisième texto que si elle ne devait pas partir à l’étranger en urgence le lendemain, elle m’aurait peut-être accompagné voir Ragnarok au cinéma. Elle était trop forte cette voyante, ça valait vraiment les cent euros demandés pour chaque séance. En plus, elle habitait à Rambouillet et ce n’était qu’à une heure et demie de chez moi en TER.
Assises sur un banc quelque part dans le monde, deux personnes observent un panorama montagneux.
Il y a toujours un meurtre quelque part. Parfois bien en évidence, comme posé là au milieu du chemin, soit caché sous le paillasson à côté des clés oubliées de notre conscience. Quel que puisse être le degré du crime, il n’en reste pas moins une tuerie. C’est à ça que pensait Joseph en observant le énième corps de femme battu à mort qui gisait dans cette cave. Une cave sans vin destinée à déposséder un autre être humain de sa présomption d’existence.


Tous les sédiments reviennent à la côte. Je me demande pourquoi. Pourquoi s’échouent-ils ici ? Qu’est-ce qui a amené tous ces bouts de croûte sur le rivage ? D’où viennent-ils tous ? Pourquoi se sont-ils arrachés à la terre ? À leur terre ?
Benveniste se retourne pour voir si quelqu’un le regarde penser, penché au-dessus du sable. Personne. Il est malheureusement seul. Il aurait aimé que ce soit Juliette. Elle aurait su trouver les mots qui soignent. Les mots qui recouvrent. Les mots qui tiennent chaud.
